jeudi 21 juillet 2016

Centenaire de Fatima Deuxième partie

                                         L'enfer
Eh oui, je vais oser vous parler de l'enfer, car c'est un aspect incontournable de Fatima et qui est constitué par la première partie du secret. L'enseignement de l'Eglise est formel: Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l'enfer, "le feu éternel". La peine principale de l'enfer consiste en la séparation éternelle d'avec Dieu en qui seul l'homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été créé et auxquels il aspire (Catéchisme de l'Eglise catholique, n° 1035).
Je laisse de côté la question théologique du salut de ceux qui sont en dehors de l'Eglise visible. Une question intéressante certes, et qui fera éventuellement le sujet d'un autre article. Je me limite au cas des baptisés.
Le baptême nous donne la grâce divine et nous ouvre le chemin vers le ciel. Mais le baptisé peut perdre cette grâce, en commettant le péché mortel, désobéissance grave à un commandement de Dieu, faite avec pleine connaissance et entier consentement. Si le pécheur ne se convertit pas et si la mort le trouve dans cet état, il va en enfer, pour toujours.
Dans le chapitre 7 de sa règle, saint Benoît dresse l'échelle de l'humilité. Elle comprend 12 degrés. Au premier degré, le patriarche des moines d'occident nous dit entre autres que ce premier degré consiste à rouler continuellement dans son esprit et la géhenne qui brûle pour leurs péchés ceux qui méprisent Dieu, et la vie éternelle préparée pour ceux qui le craignent.
En lisant ce que je viens d'écrire, un lecteur tourmenté, scrupuleux ou hypersensible, pourrait être pris d'une certaine angoisse. Comme mon but principal dans la vie bénédictine est de répandre la paix de l'âme autour de moi, je m'en voudrais de ne pas apporter quelques précisions. La vraie crainte de Dieu n'est pas la peur de Dieu, lui qui essentiellement est bonté miséricordieuse et volonté de sauver tous les hommes. Le péché mortel, acte de se séparer volontairement de Dieu, notre fin dernière, est un acte grave. Il y a dans ce choix fait par la créature, un mépris et un rejet de Dieu, qui est froid et obstiné. Alors pour tout ce qui concerne les fautes de faiblesse, confiance totale en la Divine Miséricorde! Qui tombe par faiblesse se relève facilement (Saint Alphonse). Comme les fautes quotidiennes se commettent sans délibération, elles s'expient aussi sans délibération (Saint François de Salle). Le pape François nous l'a bien résumé: pécheur, oui, corrompu, non! Et pour nous pousser à la confiance, au sein de notre faiblesse, le Saint Père répète souvent: Dieu pardonne toujours, c'est nous qui nous lassons de demander pardon.
A Fatima, la Saint Vierge, face à ce drame de la damnation, nous dit en négatif une parole d'espérance: Beaucoup d'âmes vont en enfer, parce qu'il n'y a personne qui prie et se sacrifie pour elles. Conclusion: nous pouvons participer au salut de ceux qui sont en danger de se perdre, par notre vie de prière et de sacrifice. J'aurai l'occasion plus tard de parler de ce qu'il faut entendre par sacrifice. Mais je signale déjà la prière que Notre-Dame nous suggère lorsque nous faisons un sacrifice: Ô mon Jésus, c'est pour ton amour, pour la conversion des pécheurs et en réparation des outrages faits au cœur immaculé de Marie. Surtout prions pour la conversion des pécheurs. La Vierge nous demande de dire à cet effet à la fin de chaque dizaine de chapelet la prière suivante: Ô mon Jésus, pardonne-nous, préserve-nous du feu de l'enfer, attire au ciel toutes les âmes, surtout celles qui en ont le plus besoin. Au ciel, nous aurons la joie de voir les âmes que nous aurons pu sauver par notre prière.
Je voudrais pour finir ce sujet évoquer sainte Faustine. Elle a eu la révélation que juste avant la mort, séparation définitive du corps et de l'âme, la Divine miséricorde tente toujours l'impossible pour toucher le cœur du pécheur endurci, en danger de se perdre à jamais. Beaucoup se repentent en ce moment ultime. Prions donc souvent pour les agonisants. En fin de compte c'est celui qui refuse Dieu obstinément jusqu'à la fin qui se perd. Ainsi se vérifie la doctrine classique de l'Eglise: on est toujours sauvé par la seule miséricorde de Dieu, on est perdu par sa seule faute.

                                                                                                               A suivre

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire