vendredi 19 août 2016

Le cardinal Schönborn et Amoris Laetitia

Je voudrais vous recommander la lecture d'une brève étude du R.P. Gariggues, OP, sur l'interprétation autorisée que donne le cardinal Schönborn du chapitre VIII de l'exhortation Amoris Laetitia du pape François. Elle confirme ce que j'ai écrit dans deux de mes précédents articles sur le sujet:

Amoris Laetitia et le for internecliquer ici

L'Eglise change-t-elle?cliquer ici

Dans cette étude, l'auteur  distingue bien le droit objectif et la possibilité subjective. Une personne qui vit une situation d'irrégularité, qui persévère dans un état de péché grave objectif, n'a pas droit aux sacrements. La possibilité éventuelle d'accéder aux sacrements pour les personnes qui vivent dans une situation objective de péché grave n'est donc pas fondée sur le droit, mais sur une économie miséricordieuse.
C'est ici qu'entre en jeu le for interne et en particulier le rôle du confesseur ou du père spirituel. Il devra par exemple courageusement refuser l'absolution lorsque la personne remariée civilement entend obtenir une reconnaissance religieuse de son remariage civil. Mais il y a des cas où un véritable désir de conversion coexiste avec une situation de péché objectif, mais dont l'imputabilité est amoindrie. Dans ce cas toutefois la communion eucharistique se fera avec une discrétion qui évite le scandale de la communauté. L'auteur fait une analogie avec la possibilité ponctuelle de communier à une messe catholique pour un frère séparé, à condition qu'il croie à la présence réelle et désire vraiment l'unité de l'Eglise, telle que le Christ l'a voulue. Je sais de source sûre que saint Jean-Paul II a donné une fois l'eucharistie à un  pasteur protestant lors d'une messe matinale dans sa chapelle privée.
Cette étude me semble dans la ligne de la théologie morale de saint Alphonse et apportera un éclairage doctrinalement solide à ceux qui veulent recevoir Amoris Laetitia avec un a priori favorable, comme acte du magistère authentique, tout en demeurant dans la ligne de la théologie morale catholique traditionnelle. Elle est un effort pour apporter certaines des précisions que je souhaitais dans mon premier article.
Toutefois des craintes peuvent subsister ainsi que le risque de confusion dans l'Eglise pendant les années à venir. Car le grand nombre, peu habitué aux subtilités de la casuistique, va se contenter des raccourcis médiatiques sur l'exhortation. Il est donc urgent que les évêques fassent connaître de manière simple l'authentique enseignement du pape, que la norme antérieure est parfaitement maintenue en droit, et que les prêtres, dans leur ministère pastoral, approfondissent sérieusement en quoi consiste un discernement prudent des situations particulières.

Pour lire cette étude pleine de nuances: cliquer ici







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