samedi 26 novembre 2016

Le retour en gloire de Jésus: Homélie pour le premier dimanche de l'avent

Nous voici à nouveau au début de l'avent. Le temps de l'avent nous prépare à la grande fête de Noël, qui sera célébrée dans un peu moins d'un mois. Le mot adventus en latin est un terme qui désigne l'avènement d'un nouveau roi. Nous nous préparons donc à la venue du roi des cieux parmi nous.
On pourrait résumer en trois phrases ce mystère : Jésus est venu, Jésus vient et Jésus reviendra.
Jésus est venu visiblement parmi nous lorsqu'il est né dans la crèche : une naissance dans l'humilité et la pauvreté. Devant le mystère de la crèche, saint Bernard a eu cette formule particulièrement encourageante pour nous : Il n'est personne qui ne sache que l'enfant pardonne facilement. Oui Dieu s'est fait pour nous petit enfant pour que nous n'ayons plus peur de lui et que nous croyions plus facilement en un Dieu qui pardonne. L'Enfant Jésus est notre ami et notre frère et il est en même temps notre Seigneur, notre roi et notre Dieu.
Jésus maintenant ne cesse de venir vers nous invisiblement dans le mystère de l'eucharistie. Par le mystère de la consécration, il est vraiment présent au milieu de nous sur l'autel. Il vient pour être notre consolateur et celui qui donne la vie à notre âme. Rendons grâce à Dieu de pouvoir participer ainsi aux saints mystères. Il a promis d'être avec nous jusqu'à la fin des temps et le fait de venir à la messe est le signe que nous sommes aimés de Dieu.

Menaces sur la messe

Je reviens d'un petit voyage en France, au cours duquel j'ai eu la joie chaque matin de concélébrer la messe avec un prêtre polonais. La célébration de la messe était impeccable: respect des textes et des rubriques, effacement du célébrant mettant ainsi le mystère en valeur, piété du prêtre et des fidèles, à genoux la plupart pendant la consécration et communiant de manière traditionnelle. Dans mes conversations avec les fidèles rencontrés, on a beaucoup parlé de ce qui se faisait dans d'autres paroisses. On m'a signalé tout un tas de fantaisies liturgiques, plus ridicules les unes que les autres. 
Deux visages d'Eglise me sont ainsi apparus: celui de la foi catholique et du bon sens, et celui de la désacralisation, de la sécularisation et d'un progressisme maladif et essoufflé.

lundi 14 novembre 2016

Une lettre de Soloviev

Voici un extrait particulièrement intéressant d'une lettre que Vladimir Soloviev écrivait en mai ou juin 1896 à Eugène Tavernier, un de ses amis parisiens. Elle pourrait bien illustrer ce que j'ai écrit récemment sur l’œcuménisme et sur l'antéchrist :

"Il n'y a que trois choses certaines attestées par la Parole de Dieu :
1° L’Évangile sera prêché par toute la terre, c'est-à-dire que la vérité sera proposée à tout le genre humain ou à toutes les nations ;
2° Le Fils de l'homme ne trouvera que peu de foi sur la terre, c'est-à-dire que les vrais croyants ne formeront à la fin qu'une minorité numériquement insignifiante et que la plus grande partie de l'humanité suivra l'Antéchrist ;
3° Néanmoins, après une lutte courte et acharnée, le parti du mal sera vaincu et la minorité des vrais croyants triomphera complètement. De ces trois vérités aussi simples qu'incontestables pour tout croyant, je déduis tout le plan de la politique chrétienne.

dimanche 13 novembre 2016

Homélie du 33ème dimanche, année C, Luc 21, 5-19

Miracle du soleil de Fatima
Notre Seigneur Jésus-Christ nous a annoncé les éléments principaux de l'histoire jusqu'à la fin des temps et son retour dans la gloire, les éléments qui sont importants pour ceux qui croiraient en lui.
Le premier, c'est qu'il apparaîtrait tout au long de l'histoire des faux prophètes. Nous devons être par conséquent sur nos gardes chaque fois qu'apparaît un nouveau leader religieux et discerner s'il est du Christ ou au contraire de l'antéchrist. Alors méfions-nous, si un évêque, un prêtre, un théologien nous parle beaucoup des droits de l'homme, des problèmes sociaux ou politiques, s'il en reste toujours à des points de vue psychologiques ou sociologiques, et ne parle jamais du ciel ou de l'enfer, du salut par la Croix du Christ, du péché et du jugement; il se pourrait bien que nous ayons à faire à l'un de ceux qui ne sont pas des nôtres, selon la formule nette de saint Jean.

samedi 12 novembre 2016

Les interviews du pape

Le Saint Père a l'habitude d'accorder régulièrement des interviews, soit dans l'avion lors de ces voyages, soit à des journaux en d'autres moments. La dernière en date, au P. Spadaro, a déjà fait couler beaucoup d'encre, notamment chez ceux qui s'intéressent à l'état de la liturgie dans l’Église latine.
Cette question de la liturgie me tient à cœur. Aussi je vous fait part de quelques impressions personnelles sur cette récente interview.
La première chose à dire, et qui relativise beaucoup de choses, est que ces interviews ne constituent pas des actes du magistère. Le pape ne parle pas ici à toute l’Église en tant que pape, pasteur et docteur universels. Il parle en tant que personne privée. Ses dires ne sont nullement dépourvus d'intérêt, car ils nous permettent de mieux connaître sa vision personnelle des choses, et la vérité peut toujours sortir du choc des idées. Mais les paroles du pape dans ce contexte n'ont pas la force contraignante des documents magistériels, comme la constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium, l'instruction Liturgiam authenticam ou le motu proprio Summorum Pontificum.

La traduction du nouveau missel

Je voudrais vous proposer une traduction littérale, la plus fidèle possible à l'original latin, de quelques textes du missel romain actuel. Mon but est de vous faire savourer les prières liturgiques romaines et de montrer ainsi que malheureusement les traductions actuellement en usage vont toujours dans le sens d'un affadissement. Puisse le travail actuel en vue d'une nouvelle édition du missel français ne pas nous décevoir et nous donner à l'avenir le bonheur de goûter toute la saveur d'une liturgie authentique.
Comparez ma traduction littérale avec les textes actuels de votre missel et jugez par vous-mêmes. Bien entendu il s'agit d'un mot à mot et cette traduction ne serait pas utilisable comme telle. Enfin si des latinistes plus compétents que moi décelaient des erreurs de ma part, je serais heureux qu'ils m'en fassent part et d'avance je les en remercie. Je soulignerai les principales différences.

jeudi 3 novembre 2016

Œcuménisme catholique

Dans cet article, je voudrais vous présenter quelques principes fondamentaux de l’œcuménisme catholique. Le Christ a prié pour l'unité de tous ceux qui croiraient en lui en faisant dépendre d'une certaine manière la conversion du monde de cette unité:  Ce n'est pas seulement pour eux que je prie, mais aussi pour ceux qui croiront en moi par leur parole, pour que tous soient un. De même que toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé (Jn 17, 20-21).
La Sainte Trinité est le modèle et la source de l'unité de l'Eglise. Soloviev disait que tant que dure la division de l'Eglise, les âmes sont certes sauvées, car la grâce ne cesse d'agir. Mais le monde n'est pas sauvé, car la division des chrétiens est un scandale pour la foi et empêche la conversion du monde.
Jésus a fondé une seule et unique Eglise, l'unam, sanctam, catholicam et apostolicam  Ecclesiam, que nous chantons dans le credo. Cette unique Eglise, il l'a confiée à Pierre et à ses successeurs. Le pape est la pierre sur laquelle, le Christ a bâti son Eglise. Le siège de Pierre, que l'histoire a placé à Rome, est le centre vivant de l'unité catholique. L'Eglise du Christ subsiste donc en tous ceux qui sont en pleine communion avec le Siège de Rome, comme l'a enseigné le concile Vatican II. Car dans l'Eglise romaine se sont conservés tous les éléments de vérité et de sanctification que le Christ a voulus pour son Eglise.

La messe en rite romain à Chevetogne

Le monastère de Chevetogne, communauté bénédictine qui prie pour l'unité des chrétiens, et qui dépend de la Congrégation pour les Eglises orientales à Rome, dont le titulaire est actuellement le cardinal argentin Sandri, a cette particularité d'avoir deux églises. Il y a une église orientale, datant de la fin des années Cinquante, entièrement ornée de fresques peintes par deux élèves du célèbre fresquiste grec Kontouglou, dans laquelle on célèbre le rite byzantin-slave. Il y a une église latine, consacrée par Mgr Léonard en 1993, dans laquelle se célèbre l'office monastique bénédictin et la messe en rite romain. Le monastère se trouve entre les deux églises, comme un trait d'union symbolique entre les deux poumons de l'Eglise universelle, l'orient et l'occident.

mercredi 2 novembre 2016

Fidélité aux papes et à la chaire de Pierre

Il m'arrive parfois de recevoir les confidences de certains dans lesquelles ils me disent leur souffrance et leur désarroi devant ce qui se passe dans l'Eglise et aussi leur perplexité face au pape actuel. Ce sont des gens profondément enracinés dans la foi catholique, mais qui risquent inconsciemment d'écouter la voix du diable, qui sait comment tenter les hommes en s'adaptant à leur psychologie. Il existe en effet ce qu'on appelle la tentation sub specie boni, sous l'apparence du bien. Lorsqu'il voit que certaines personnes sont insensibles aux tentations grossières, le diable les tente de manière beaucoup plus fine. Aussi je voudrais ici apporter à ces âmes un peu de paix et de lumière.
Il y a trois choses que le démon hait par-dessus tout: l'eucharistie, la Vierge immaculée, la papauté. L'eucharistie, car il cherche à abolir le sacrifice perpétuel. La Vierge, car il ne supporte pas d'avoir été vaincu par son humilité. La papauté, parce qu'elle le roc de l'Eglise et le principe d'unité dans l'amour de l'humanité nouvelle. Lorsqu'il voit qu'un catholique reste ferme dans son attachement à la messe et à la prière mariale, il va tenter de l'attaquer sur le point de sa fidélité au vicaire du Christ, et il va insinuer dans son esprit des doutes affreux sur le pape. Il me semble qu'il n'est nullement étonnant que de nos jours, où il y a une recrudescence de l'activité satanique, ceux qui sont des catholiques convaincus, fidèles entre les fidèles, soient plus exposés que d'autres à ce genre d'attaque démoniaque. En fin de compte, avoir des doutes sur le pape est le signe que l'on est justement un bon catholique et qu'on s'attire ainsi l'attaque perfide de Satan. C'est paradoxal sans doute mais si nous avions le discernement des esprits, nous verrions ici avec clarté toute la tactique du diable. Oui, à ceux qui sont dans le désarroi et le doute sur la question papale, je les rassure en disant que c'est un bon signe de la profondeur de leur catholicisme. Encore faut-il ensuite déjouer les ruses du démon. Soyez sobres et veillez. Votre ennemi, le diable rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. Résistez lui forts dans la foi, sachant que les mêmes souffrances arrivent à vos frères qui sont dans le monde (1 Pierre, 5, 8-9).