lundi 13 mars 2017

Homélie pour le deuxième dimanche de carême

Dans la première lecture, la Genèse nous rapporte la vocation d'Abraham. Dimanche dernier, nous avions le récit de la tentation d'Adam et Eve. Au début de son histoire, l'homme a douté de Dieu et n'a pas fait confiance à sa parole. Aujourd'hui au contraire nous voyons chez Abraham une totale confiance en Dieu. Il est devenu ainsi le père des croyants et l'histoire du salut, c'est-à-dire du retour à la foi et à la confiance en Dieu de toute l'humanité, a été lancée. L'essentiel pour nous dans notre vie est en effet de toujours faire confiance en Dieu. Abraham avait 75 ans et n'avait eu aucun enfant. Humainement tout était fini pour lui. Mais il fit confiance et devint ainsi le père d'une multitude. Il sera pour toujours le modèle de notre foi.
Dans la seconde lecture, arrêtons-nous à cette affirmation de saint Paul : Jésus, notre Sauveur, a détruit la mort. C'est ce que nous célébrerons le jour de Pâques. Mais pourtant la mort existe encore. Nous mourrons tous un jour. Jésus, par le salut qu'il nous a apporté, n'a en effet pas supprimé la mort biologique. Mais comme le dit si bien la préface des défunts, la vie n'est pas enlevée, elle est transformée. Pour celui qui croit, la mort n'est pas un anéantissement mais un passage vers Dieu et la vie éternelle. Depuis la résurrection du Christ, la mort ne nous sépare plus de la vie éternelle de Dieu.

Dans l'évangile, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et monte sur une haute montagne. Moïse était lui aussi monté sur une haute montagne pour recevoir les tables de la Loi et ainsi fut scellée la première alliance. Élie sur la même montagne est le prophète qui a rencontré Dieu dans le murmure d'une brise légère. Or ces deux personnages de l'ancienne alliance sont là avec Jésus dans la scène d'aujourd'hui. Sont présent avec Jésus, les deux colonnes de l'ancien testament, Moïse et Élie, et les trois colonnes de l’Église du nouveau testament, Pierre, Jacques et Jean.
Pierre propose d'élever trois tentes. Selon certains, cela pourrait indiquer que la transfiguration a eu lieu lors de la fête des tentes, une fête particulièrement lourde de signification pour les juifs. Pendant cette fête, les juifs montaient des tentes pendant quelques jours pour commémorer le séjour au désert. C'était une période au cours de laquelle on attendait tout spécialement le venue du Messie. Et justement le messie est intronisé par le Père lors de la transfiguration : Celui-ci est mon fils bien-aimé ; écoutez-le. Les juifs attendaient un roi, fils de David, qui restaurerait le royaume d'Israël. Mais Dieu avait le dessein de nous donner un messie qui devait passer par la souffrance, l’humiliation et la mort, pour sauver radicalement, non un seul peuple, mais toute l'humanité du péché et de la mort. La Transfiguration est une préfiguration de la victoire de Pâques. Cette grâce est donnée aux trois apôtres afin de les fortifier au moment crucial et douloureux de la passion. Mais nous savons que les apôtres feront finalement défection à ce moment-là, sauf peut-être saint Jean qui sera aux pieds de la Croix avec Marie.
Jésus donne enfin l'ordre aux apôtres de ne rien dire, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. Ce n'est en effet qu'après Pâques et la Pentecôte, que les apôtres, revêtus de la force de l'Esprit Saint, pourront être les témoins véridiques de la victoire définitive du Christ sur la mort et de la rédemption de l'humanité.
Que les lectures de ce jour nous fortifient dans notre confiance en Dieu, à l'imitation d'Abraham, et dans notre foi en la victoire du Christ.

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