dimanche 27 août 2017

La confession de foi de saint Pierre, homélie


Homélie prononcée à la paroisse de Conneux (Ciney), à la messe anticipée du samedi soir, le 26 août 2017.

Depuis plusieurs mois déjà, Jésus parcourait la Galilée. Il annonçait l’Évangile, guérissait les malades, chassait les démons, pardonnait les péchés. Il donnait ainsi des signes de sa mystérieuse origine et de la venue du Royaume. Il avait appelé ses apôtres, les avait instruits, formés et envoyés en mission dans les villages. Ceux-ci apprenaient ainsi à connaître de mieux en mieux qui était vraiment Jésus. Et nous en arrivons à un tournant capital de la vie de Notre Seigneur, le moment où il va interroger ses compagnons sur leur foi personnelle : Pour vous qui suis-je ?
Saint Pierre va répondre au nom de tous : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Pierre adhère ainsi au Christ, reconnaît qu'il est le Messie attendu par Israël. C'est la foi de l’Église que Pierre proclame, la foi qui est encore la nôtre aujourd'hui. Car si nous sommes ici, c'est bien parce que nous croyons, que cet homme qui est passé parmi nous, Jésus de Nazareth, est le Fils éternel de Dieu, qu'il est Dieu, créateur du ciel et de la terre, avec son Père et le Saint-Esprit, qu'il s'est fait homme pour venir nous faire connaître le mystère de Dieu et son dessein sur les hommes et pour donner sa vie, afin que nos péchés soient pardonnés et que nous recevions ainsi la vie éternelle.

Jésus répond alors à saint Pierre : Heureux es-tu, parce que ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. La foi est une grâce reçue de Dieu. La foi est de croire fermement, avec une entière certitude, tout ce que Dieu nous a révélé et que l’Église nous propose à croire. C'est au-dessus des capacités naturelles de l'homme. Il faut la grâce de Dieu, que Dieu nous éclaire intérieurement et nous conduise à adhérer à la vérité. Pensons-nous assez à remercier souvent le Bon Dieu pour la foi qu'il nous a donnée ? Peut-être depuis notre enfance, ou pour certains, plus tard dans la vie. La foi est une grâce, un don, un cadeau précieux que Dieu nous a donné. Et ceux qui n'ont pas la foi ? Nous ne les jugeons pas, nous ne les méprisons pas, mais nous prions pour que Dieu les éclaire et leur donne la foi.
Sur cette pierre je bâtirai mon Église. Jésus est le chef véritable de l’Église, mais son chef invisible. Au ciel, dans sa gloire, il est invisible pour nous. Sur terre, il est réellement présent dans le tabernacle de cette église, et dans quelques instants il sera présent sur l'autel, par la consécration du pain et du vin. Mais sa présence sera elle aussi invisible pour nous. Le pape est le chef visible de l’Église. Le pape est le successeur de Pierre et c'est sur la papauté que l’Église est construite. La pleine communion avec le siège de Pierre est voulue par Dieu, afin que tous ceux qui croient soient un. Car lorsqu'il proclame la foi de l'Église, le pape ne se trompe jamais. Il est infaillible.
Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Nous avons la pénible impression de nos jours, avec la crise actuelle, qui dure depuis plus de 50 ans, que l’Église est sur le point de disparaître. Mais la promesse de Jésus est infaillible. De nombreuses âmes prophétiques ont prédit ce que nous vivons maintenant, la passion de l’Église, la confusion doctrinale, spirituelle, disciplinaire, liturgique et pastorale que nous traversons. Mais quand tout sera humainement perdu, il y aura l'intervention du ciel, qui ramènera l'ordre et la paix. Une fois de plus, c'est Jésus qui ramènera le calme, comme il le fit sur le lac de Génésareth. Soyons donc sereins et pleins de confiance. L'histoire nous rapporte même hélas les faiblesses, les erreurs ou les fautes de certains papes. Mais cela n'a jamais empêché finalement l'Église de triompher, car Dieu tire toujours du bien du mal commis par les hommes. 
Je te donnerai les clés du Royaume. Tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. C'est le pouvoir des clés. Ce pouvoir s'exerce principalement dans le sacrement de pénitence. Le pape et les évêques ont ce pouvoir et ils le délèguent aux prêtres. Lorsqu'un homme confesse avec repentir ses fautes, même les crimes les plus graves, à un prêtre, dans le sacrement de pénitence, ses péchés sont réellement effacés. Dieu les oublie et ne les lui reprochera plus jamais. Quelle merveille de miséricorde que ce pouvoir des clés !
L'évangile de ce jour est un des moments les plus solennels de la vie sur terre de Notre Seigneur. Il nous remet devant les yeux plusieurs points importants de notre foi. Que le Seigneur nous accorde de persévérer jusqu'à notre dernier souffle dans cette foi de l’Église, que nous avons reçue, et qui nous conduira au salut éternel. 

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