dimanche 28 août 2016

L'unique rite romain: comparaison des deux formes

Afin qu'ils soient un
Ceux qui aiment le Christ aiment aussi l'Église. Ceux qui aiment l'Église aiment aussi sa liturgie. Ceux qui aiment la liturgie, s'ils sont catholiques de rite latin, aiment aussi les deux formes de l'unique rite romain: l'ordinaire et l'extraordinaire. La liturgie, sous quelque forme dûment approuvée que ce soit, est l'expression de l'âme de l'Église, elle est le cœur de l'Église, en tant qu'elle est l'épouse du Christ, qui adore son Seigneur. 
Dans le rite romain, deux missels sont approuvés: le missel de 1962, appelé aussi missel tridentin ou de saint Pie V, et le missel de 1969, appelé aussi missel de Paul VI.

Pédagogie de l'Eglise

L'Eglise, en tant que mère, a voulu tenir compte de la sensibilité de ses enfants. C'est pourquoi, elle a promulgué un nouvel ordo missae, avec peut-être une certaine précipitation, pour réaliser le vœu de Vatican II de restaurer le rite romain, de lui conférer une certaine clarté et pureté, tout en y incorporant certaines richesses de la Tradition ancienne de l'Eglise. En même temps, constatant que certains se sentaient spirituellement plus en harmonie avec la messe tridentine, elle a reconnu leur droit à continuer à célébrer l'eucharistie dans la forme du missel de 1962.

vendredi 26 août 2016

La messe, source d’une vie chrétienne authentique, article paru dans la revue catholique russe Radouga

Sommet et source
Dans l’abrégé du Catéchisme de l’Eglise catholique, publié par le pape Benoît XVI, on peut lire au n° 219 : Quelle est la place de la liturgie dans la vie de l’Eglise ? Action sacrée par excellence, la liturgie constitue le sommet vers lequel tend l’action de l’Eglise et en même temps la source d’où provient sa force de vie. Par la liturgie, le Christ continue dans son Eglise, avec elle et par elle l’œuvre de notre rédemption.

mardi 23 août 2016

Ma position sur la réforme liturgique

Messe d'ordination, rite de Paul VI, à l'abbaye Saint Joseph de Clairval
La réforme liturgique était nécessaire dans le rite latin de l'Eglise catholique. Le concile Vatican II a eu raison de la décréter. Dans les faits, cette réforme a échoué. En beaucoup d'endroits, l'authentique liturgie catholique n'existe plus et le mystère eucharistique est falsifié et dénaturé. Les causes principales sont les suivantes: le manque d'une vraie vie intérieure, une fausse conception des rapports entre ministère ordonné et laïcat, un grand nombre de chants en langue vernaculaire qui privilégient l'émotionnel et qui occultent la richesse de la doctrine, et, last but not least, les nouveaux autels, placés devant les anciens maîtres-autels, pour permettre une célébration vers le peuple et non plus vers le Seigneur qui vient vers nous.
Si, dans les années qui viennent, la situation ne s'améliore pas ou si elle continue à se dégrader, je ne vois d'autre solution pour les catholiques lucides, que de revenir à la liturgie du missel de 1962, dans l'attente du jour où une vraie réforme sera faite, dans l'esprit de l'authentique Vatican II.

vendredi 19 août 2016

Le cardinal Schönborn et Amoris Laetitia

Je voudrais vous recommander la lecture d'une brève étude du R.P. Gariggues, OP, sur l'interprétation autorisée que donne le cardinal Schönborn du chapitre VIII de l'exhortation Amoris Laetitia du pape François. Elle confirme ce que j'ai écrit dans deux de mes précédents articles sur le sujet:

Amoris Laetitia et le for internecliquer ici

L'Eglise change-t-elle?cliquer ici

Dans cette étude, l'auteur  distingue bien le droit objectif et la possibilité subjective. Une personne qui vit une situation d'irrégularité, qui persévère dans un état de péché grave objectif, n'a pas droit aux sacrements. La possibilité éventuelle d'accéder aux sacrements pour les personnes qui vivent dans une situation objective de péché grave n'est donc pas fondée sur le droit, mais sur une économie miséricordieuse.

jeudi 18 août 2016

La dimension eschatologique de la prière et de la liturgie, article paru dans la revue Radouga



Le Christ retirant Adam et Ève des enfers
 Maintenant et à l’heure de la mort

Notre vie chrétienne est centrée à la fois sur un présent et sur un avenir. Dans cette prière si familière au peuple chrétien qu’est l’Ave Maria, nous demandons à la sainte Vierge de prier pour nous maintenant et à l’heure de notre mort. Cette formulation si simple manifeste donc qu’il y a deux moments pour lesquels il nous faut prier : le moment présent et celui du passage de la mort et de notre entrée dans l’éternité. Nous allons dans ce petit article nous concentrer sur ce moment de la mort, si capital pour notre destinée éternelle. La vie chrétienne est une attente du retour du Christ et c’est dans le passage de la mort que nous rencontrerons en pleine lumière le Christ, qui viendra à nous pour nous proposer un salut définitif : la vie éternelle. Dans chaque eucharistie, nous proclamons que nous attendons son retour dans la gloire. Sa venue sacramentelle au moment de la consécration nous renvoie à sa venue à la fin des temps, quand il viendra pour consommer son œuvre.

lundi 15 août 2016

La question chinoise et le cardinal Zen

Le cardinal Zen s'est exprimé récemment à plusieurs reprises sur les négociations entre le Vatican et le gouvernement chinois. Souhaitons vivement que sa voix soit entendue, car c'est un fidèle parmi les fidèles et il faut le dire, les temps sont mauvais!
Voici quelques liens sur le sujet:





L'avenir confirmera ou non ce pessimisme. Prions beaucoup pour le pape, pour l'Eglise et pour la Chine. Mais on ne peut qu'être inquiet, si le pire se produit: voir ceux qui ont résisté héroïquement pendant des décennies sacrifiés à une diplomatie à courte vue. Il me souvient que Vatican II avait voulu faire cesser toute intervention du pouvoir politique dans la nomination des évêques. A moins que, les voies de Dieu étant impénétrables, on assiste à ce qu'on avait déjà vu avec le concordat napoléonien et à une résurrection de l'Eglise, dont la vitalité dans la France du XIXe siècle est un fait indéniable. Mais je me permets pour l'instant d'en douter. 


Synode sur la famille et témoignages grecs-catholiques

Mgr Fülöp Kocsis
Anca Cernea

A plusieurs mois de la clôture du synode sur la famille aujourd'hui, j'aimerais évoquer les figures de deux intervenants, les deux seuls que je connaissais personnellement dans cette auguste assemblée : le docteur Anca Maria Cernea, de Bucarest, et Mgr Fülöp Kocsis, évêque grec-catholique de Hajdúdorog, en Hongrie.
La première est actuellement présidente de l’Association des médecins catholiques de Bucarest. Il y a plusieurs années, elle était venue faire une conférence à Chevetogne sur la situation médicale en Roumanie, où avec son mari, médecin lui aussi, elle tentait de recréer une médecine libérale de qualité, dans ce pays ravagé par 40 ans de communisme. C'était dans le cadre d'un colloque œcuménique sur la situation religieuse dans son pays. Je participais alors à des rencontres entre chrétiens roumains de diverses obédiences et c'est ainsi que j'ai pu faire sa connaissance. J'ai eu entre autres la mission de lui faire faire un peu de tourisme. Nous avons ainsi fait la visite des églises historiques de Liège. Puis en février 1998, je lui ai rendu visite chez elle à Bucarest et nous avons pu avoir des échanges fort intéressants.

samedi 13 août 2016

L'assomption homélie

Notre-Dame du signe, icône du XIVe siècle
Un grand signe apparut dans le ciel: une femme. C'est ainsi que commence, frères et sœurs, le chapitre 12 de l'apocalypse, et qui nous rapporte la plus célèbre des visions de l'apôtre Jean, celle du combat entre la femme et le dragon.
L'apocalypse est un livre prophétique qui annonce les épreuves de l’Église et la victoire finale que le Christ remportera sur les forces du mal. La femme représente la mère du Messie. Dans un sens littéral, c'est l’Église, qui est désignée par cette femme, en particulier l’Église des derniers temps avant le retour en gloire de Jésus, cette Église qui travaillera plus que jamais à faire naître Jésus-Christ dans les âmes. Il s'agit de notre Mère, la Sainte Église, la mère mystique, qui ne cesse de donner la vie de Jésus à nos âmes, en nous enseignant la parole de Dieu et en nous offrant les sacrements. Dans un sens dérivé, cette femme représente la Vierge Marie, car Marie est l'image la plus parfaite de l’Église. Ce sens de « la femme qui apparaît dans le ciel » nous renvoie tout naturellement au mystère de la fête de ce jour.

mercredi 10 août 2016

Conversation entre deux portes

Rencontré aujourd'hui une amie, algérienne et musulmane, parlant parfaitement le français et l'arabe. Une conversation entre deux portes, qui a roulé sur la question des réfugiés. Mon amie m'a rapporté ce qui se dit entre réfugiés pour le moment: "Nous sommes partis de chez nous, car on nous avait promis et affirmé qu'en Europe, nous trouverions tout de suite un logement et du travail. Nous l'avons cru"

Des personnes dupées, des victimes, de simples gens trop naïfs. Mais des questions inéluctables: à qui profitent ces mensonges éhontés, qui sont ceux qui manipulent ainsi les populations du moyen-orient, où veut-on nous conduire?

lundi 8 août 2016

Les limites du devoir d'hospitalité, réflexions sur l'actualité

Ce qui m'a poussé à mettre par écrit ces quelques réflexions, qui se veulent des réflexions de simple bon sens, c'est l'homélie que le Père Henri Boulad a prononcée récemment au Caire. Je suppose que c'était le dimanche où la liturgie nous proposait l'évangile de Marthe et Marie. Le P. Henri Boulad est un jésuite de rite byzantin, né à Alexandrie en 1931. Vous pouvez avoir ici une brève présentation de la vie et de la pensée de ce prêtre très engagé au niveau caritatif et au niveau du dialogue islamo-chrétien.
L’Évangile nous demande d'accueillir l'étranger, le voyageur, le pèlerin, et d'une manière générale toute personne en difficulté et qui a besoin de notre aide. Notre maison doit être ouverte à toute détresse. Notre devoir vis-à-vis des migrants qui viennent chercher refuge chez nous doit être une attitude de sympathie, d'estime, d'ouverture.
Toutefois, si l'hospitalité est sacrée, et l'orient là-dessus nous donne souvent un témoignage émouvant (car on sait se mettre là-bas dans la gêne pour accueillir à l'improviste qui que ce soit), il existe aussi ce que les orientaux appellent l'abus de l'hospitalité. Lorsque la personne accueillie ne respecte pas certaines règles, alors on a le droit, voire le devoir, de la mettre dehors. La bonté ne doit pas se transformer en bêtise.

samedi 6 août 2016

Le jeune homme riche homélie

Un homme s'approcha de Jésus. La suite du récit nous apprend qu'il s'agissait d'un jeune homme riche. Il lui fit une demande fondamentale : Quelle bonne œuvre dois-je spécialement accomplir pour obtenir le salut éternel ? Jésus, dans un premier temps, lui fait savoir que sa demande est superflue. Et la raison de son inutilité est ainsi indiquée : Dieu seul est bon. De même une seule chose est bonne entre toutes : accomplir sa volonté. Si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. Jésus désignait ainsi le décalogue, les dix commandements, comme il va le dire explicitement. Mais le jeune homme, ayant sans doute à la pensée les 613 préceptes particuliers que les scribes et les rabbins avaient supputés dans la loi mosaïque, ne sut pas découvrir desquels il s'agissait. D'où sa nouvelle question : Lesquels ?

jeudi 4 août 2016

La parabole des invités au festin, homélie

Trois semaines avant Noël, la liturgie byzantine offre à notre méditation la parabole des invités au festin, dans la version que donne saint Luc. Dans l’Évangile, en effet, le Royaume de Dieu est souvent symbolisé par un grand banquet festif. Parfois, par exemple dans le texte parallèle de saint Matthieu, il nous est précisé que ce banquet est celui des noces du Fils du roi. A Noël, en effet, nous célébrerons les noces de Dieu et de l'humanité. Dans le mystère de l'incarnation, le Fils de Dieu épouse toute l'humanité. Il unit la nature divine et la nature humaine en une seule personne, celle du Fils unique de Dieu, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté, chanteront les anges la nuit de Noël. L'enfant Jésus, Fils de Dieu et fils de Marie, prince de la paix et sauveur unique du genre humain, en naissant parmi nous, vient inaugurer le Royaume de Dieu, un Royaume qui s'accomplira dans la vie éternelle. Pour les rachetés, ce sera alors pour toute l'éternité le banquet céleste : une fête perpétuelle, un bonheur éternel, en lesquels l'homme jouira éternellement de Dieu.

Les symboles liturgiques et la transmission de la Tradition, article paru dans la revue catholique russe Radouga

Liturgie et Tradition
La liturgie de l’Eglise rend présent le mystère du Christ, le seul Sauveur, et surtout le mystère de sa mort et de sa résurrection. La liturgie en même temps nous fait participer à la vie du Ressuscité et ainsi par le don de l’Esprit nous fait réellement enfants du Père. Dans l’action liturgique, nous sommes vraiment chez nous dans la maison de Dieu. Le Ciel est rendu présent sur la terre.
La Tradition nous transmet la foi de l'Église, et cette foi nous procure la vie éternelle. Il ne faut donc jamais séparer, en particulier dans le domaine de la catéchèse, la connaissance de Dieu, c'est-à-dire du mystère du Christ, de la vie surnaturelle que nous commençons à posséder par la foi et qui est sans cesse nourrie dans l’action liturgique.
Une réflexion sur l’étymologie du terme Tradition vaut la peine d’être esquissée ici. Le mot latin tradere signifie livrer. C’est le verbe qu’on utilisera pour dire que le Seigneur s’est livré pour notre salut. Cela signifie, ni plus ni moins, que l’origine, la source de la Tradition, c’est en fin de compte le mystère central de notre foi : l’acte par lequel le Christ m’a aimé et s’est livré pour moi, dans le mystère de sa Pâque, c’est-à-dire de sa mort et de sa résurrection.

lundi 1 août 2016

Un livre protestant qui peut faire du bien aux catholiques

De temps en temps, en priant, j'aime lire une page du livre intitulé Dieu appelle, édité à Neufchâtel, aux éditions de la Baconnière. L'original a paru aux Etats-Unis sous le titre God calling. Tout a commencé dans les années Trente du siècle dernier. Deux femmes, deux amies, vivaient ensemble. Il semble qu'elles connaissaient pas mal de difficultés, notamment matérielles. Elles résolurent de vivre en conformant leur vie aux indications venues du ciel, sous la motion de l'Esprit. Sous quelle forme?, je ne sais, elles reçurent des messages du Christ. Ce livre est le produit de ces messages venus d'en-haut. Pour chaque jour de l'année, un message est donné, dans lequel le Seigneur forme ses auditrices aux mystères de la vie chrétienne. Nous sommes dans l'univers du courant evangelical du protestantisme américain.